APPROCHES DES DYSTHYROÏDIES

 

La clinique, basée sur l’interrogatoire et l’examen, était la seule ressource jusqu’au milieu du XX° siècle. Elle a permis de détailler la sémiologie avec une rigueur et une recherche du détail discriminant qui forcent  l’admiration.

L’histologie a donné une approche morphologique de la thyroïde pathologique, l’exemple le plus connu étant  la description de la thyropathie auto-immune par Hakaru Hashimoto un demi-siècle avant le mise en évidence des auto-anticorps.

La première scintigraphie thyroïdienne a été réalisée en 1951. Pendant 40 ans, elle a régné sans partage  sur l’exploration morphologique de la glande en donnant au clinicien de précieuses données sur la fixation de l’iode et sa répartition dans le corps thyroïde.  L’iode 131 a été remplacé par l’iode 123. Le technétium99 – souvent utilisé en raison de son faible coût et de sa disponibilité – n’a pas (dans le cadre de la thyroïde fonctionnelle) la faveur de tous les endocrinologues en raison de sa non-organification dans le thyrocyte. Le Sesta MIBI peut être utilisé de façon ponctuelle.

A ce jour, la scintigraphie est encore facilement prescrite  en cas d’hyperthyroïdie même si des études montrent qu’elle est faiblement contributive tant en diagnostic qu’en pronostic.

La communauté thyroïdologique est partagée quant à son utilisation première.

Dans notre expérience elle garde un rôle certain dans les formes mixtes, les recherches de causes multiples d’hyperthyroïdies (syndrome de Marine Lenhard), certaines hyperthyroïdies iodo-induites (avec le traceur approprié), mais à la condition  d’utiliser, comme dans l’exploration des nodules, les techniques modernes d’analyse quantifiée.

L’étude des conséquences des dysthyroïdies (métabolisme de base, réflexogramme achilléen, dosage du cholestérol…) a été utilisée jusqu’à l’avènement des dosages hormonaux.

L’hormonologie est de pratique courante depuis 1975  et a véritablement révolutionné l’approche des dysfonctions thyroïdiennes. La détermination des formes libres d’hormones, le dosage ultrasensible de la thyrotropine (TSH) et la quantification des différents anticorps agissant sur le thyrocyte permettent dans la majorité des cas de classifier une dysthyroïdie, et de la traiter logiquement.

Les techniques d’imagerie en coupe (TDM et IRM) et  la TEP n’ont pas d’utilisation courante en matière de dysthyroïdie.

L’utilisation des produits de contraste ultrasonore est restée au stade de la recherche

L’échographie, dont l’application à la thyroïde remonte à trente ans, est devenue incontournable dans la prise en charge des nodules et des cancers thyroïdiens.

Elle est très contributive dans le diagnostic et la prise en charge des dysthyroïdies, et cette application mérite d’être connue des endocrinologues et des imageurs.